
La belle saison revient…la grande question des crèmes solaires également : que signifient filtre chimique et minéral ? Quelle crème solaire pour mon enfant? Une crème bio est-elle aussi efficace qu’une crème conventionnelle ? Pourquoi la texture des crèmes bio est-elle blanche ? Et la pollution là-dedans ?
Si comme moi vous êtes perdu(e), voici un petit tour des questions que nous nous posons tous (ou presque) sur les protections solaires…
Que veulent dire rayons ultra violets A/B et C ?
Le soleil envoie trois types de rayons ultra-violets:
- Les UVA, très nombreux, pénètrent très profondément dans la peau, et sont responsables du vieillissement cutané et des risques de cancer.
- Les UVB, moins nombreux, sont les principaux responsables du bronzage et…des coups de soleil.
- Les UVC. Très nocifs, les UVC ne traversent heureusement pas la couche d'ozone
Il est donc essentiel de protéger sa peau pour bronzer sans brûler, surtout chez les enfants dont la peau est encore immature.
Comment choisir son FPS (facteur de protection solaire) ?
Selon la réglementation actuelle, il existe quatre catégories de protection et huit indices. :
- Protection faible : indices 6 et 10
- Protection moyenne: indices 15, 20 et 25
- Protection haute : indices 30 et 50
- Très haute protection : indices 50+ (le terme « écran total » a été interdit car aucune crème ne filtre 100 % des rayons ultraviolets du soleil).
Evidemment l’indice adapté dépendra du type de peau mais également d’autres facteurs: du contexte (au ski, à la plage en plein soleil, exposition longue, courte etc.) ainsi que de la quantité de crème que l’on se tartine sur le corps (il faut en mettre beaucoup pour que la protection soit efficace. Du coup, un tube pour tout l’été et pour toute la famille paraît tout de suite très insuffisant…)!
A noter que les peaux noires et métissées, bien que davantage protégées des coups de soleil, n’échappent malheureusement pas aux cancers de la peau. La protection est donc indispensable pour tous les types de peau. La protection adaptée aux enfants étant, bien entendu, la protection la plus haute (50+).
Quelle est la différence entre les filtres chimiques et les filtres minéraux ?
On distingue dans les crèmes solaires deux sortes de filtres: les chimiques et les minéraux.
Les filtres chimiques sont les plus répandus. Ils sont meilleurs marchés et ont l’avantage de s’étaler facilement et ‘esthétiquement’. Ils sont souvent composés de plusieurs ingrédients afin d’offrir une large protection (certains ingrédients protègent seulement contre les UVA, d’autres les UVB, d’autres les deux). La réglementation impose depuis 2006 que les crèmes protègent contre les deux types d’UV (A et B) mais dans la réalité il semble que ce ne soit pas toujours le cas.
Parmi les filtres chimiques utilisés dans les crèmes solaires du commerce, on retrouve l’avobenzone, le retinyl palmitate, l’octisalate, l’oxybenzone, l’octocrylene, l’octinoxate, le mexoryl, le tinosorb.
Les filtres chimiques ont mauvaise presse car certains seraient accusés d’être des perturbateurs endocriniens (benzophénone, oxybenzone ). De plus, certains crèmes conventionnelles incluent également des conservateurs controversés comme le phénoxyéthanol ou des parabens (attention à leurs remplaçants éventuels comme la méthylisothiazolinone ), ainsi que du parfum, qui peut être allergisant pour certaines peaux. Alors oui, c’est vrai, c’est agréable de respirer la crème solaire de notre enfance et de retrouver de merveilleux souvenirs mais pour mon enfant, par contre, je fais extrêmement attention.
Les filtres minéraux (l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane) que l'on trouve dans les solaires bio sont composés de microparticules de minéraux. Ils restent à la surface de la peau et réfléchissent les UV comme un miroir. L’ ennui des filtres minéraux : le côté blanc et pâteux, plus difficile à étaler.
Quel est le problème avec le nano ?
Pour atténuer le côté blanc pâteux, les filtres minéraux contiennent des nanoparticules (toutes petites particules) qui donnent une matière plus agréable mais sont susceptibles d'interagir avec notre ADN. Selon la réglementation, les fabricants qui utilisent des nanoparticules dans leurs produits doivent le signaler en faisant apparaître la mention [nano] à la suite de l’ingrédient concerné. Or selon le magazine que choisir, il semble que cette obligation ne soit pas toujours respectée… En outre, ces nanoparticules se retrouvent également dans les eaux usées et sont toxiques pour la vie aquatique.
Les crèmes bio sont-elles efficaces?
Les crèmes solaires bio contiennent donc des filtres minéraux et excluent les parfums et les conservateurs synthétiques ainsi que les ingrédients controversés comme ceux vus ci-dessus. Ils sont donc plus adaptés aux peaux des enfants.
La question de l’efficacité des crèmes bio est souvent posée. Il est évidemment très difficile de répondre à cette question car le combat entre les crèmes solaires conventionnelles et les crèmes bio n’est pas terminé. Les auto-certifications se multiplient sur les emballages et les listes d'ingrédients restent indéchiffrables sur la plupart des étiquettes. Difficile de s'y retrouver! Malheureusement, à l’heure actuelle, il n'existe pas de label cohérent à l'échelle européenne. Pour certains, les crèmes bio sont aussi efficaces que les crèmes classiques, pour d'autres non. Ce qui est certain, c'est que le marché des crèmes bio prend de plus en plus d'ampleur.
Et la pollution engendrée par les crèmes solaires?
25 % de la quantité de crème étalée sur le corps se dilue dans la mer au bout de 20 minutes de baignade...Il suffit d’ailleurs de regarder l’eau pour apercevoir l’huile qui reste en surface. D’où le conseil affiché sur tous les tubes de "remettre de la crème après chaque baignade". Les filtres UV chimiques sont responsables de beaucoup de pollution car ils ont un impact irréversible sur les récifs coralliens. L’effet des filtres chimiques n’est plus à démontrer* mais d’autres études pointent également du doigt le dioxyde de titane qui aurait un effet néfaste sur le plancton…On ne sait plus à quel saint se vouer !! Ce qui est certain par contre, c’est que la crème solaire 100% écolo n’existe pas encore et certains pays comme l’archipel des Palaos (Micronésie, entre l’Australie et le Japon) et le Mexique ont déjà interdit les crèmes solaires. D’autres comme Hawaï et la Floride sont en train de faire de même (2021).
Tube ? Bouteille ? Spray ?
A vous de choisir mais le spray a l’inconvénient de se répandre plus dans l’air que sur votre peau (surtout par coup de vent !) et mieux vaut éviter de le respirer car les filtres minéraux sous forme nano sont toxiques par inhalation.
Par ailleurs, une crème solaire ne dure pas éternellement, surtout si elle a été exposée à la chaleur et à la lumière. Donc, même si on est content de retrouver un pot de l’année passée dans son sac à dos (en pensant faire des économies cette année), il vaut mieux le jeter !
Que fait-on alors ?
Comme nous l'avons vu, choisir sa crème solaire et celle de sa famille n'est pas évident...Voici ce que moi je fais, je choisis une crème:
- Avec l'indice de protection le plus élevé (50+) pour mon enfant ainsi que pour moi-même
- Avec une protection contre les UVA ET les UVB
- Qui soit résistante à l’eau (mais à remettre après chaque baignade)
- Avec des filtres minéraux
- Je lis/scanne les étiquettes
- Je respecter les précautions ci-dessous...
Comment bien protéger la peau des enfants ?
Les précautions à prendre avant toute exposition, on les connaît, on nous le rabâche tous les étés ! Et pourtant, on voit encore sur les plages des enfants – même des petits blonds – munis d’un simple petit slip de bain…sans chapeau, sans lunettes, sans combinaison UV. Je me permets donc de faire une liste de ces mêmes recommandations rabâchées, avec raison, par les dermatologues :
Avant et pendant l'exposition
- Tartiner les enfants sur toute la surface de la peau exposée 30 minutes avant l’exposition et toutes les deux heures, ainsi qu’après chaque baignade.
- Porter les accessoires adéquats : lunettes haute protection (3 ou 4) et le chapeau. Les tout-petits ont parfois du mal à porter ceux-ci, c’est pourquoi il est préférable de les y habituer depuis qu'ils sont tout jeunes.
- Mettre un pare-soleil en voiture, utiliser les parasols et ombrelles pour les poussettes.
- Porter une combinaison anti-UV.
- Eviter l'exposition entre 11 et 16H. L’exposition doit être courte et progressive. Une petite astuce pour expliquer aux enfants la durée de l’exposition: Si leur ombre est plus grande qu’eux, le danger est moins fort. Si leur ombre est plus petite, il vaut mieux rester à l'intérieur.
- Laisser les bébés à l’ombre. Attention, il est important de les protéger à l’ombre du parasol également à cause de la réverbération du soleil. En outre, ciel nuageux ne veut pas dire zéro risque. Il arrive souvent que l’on oublie de mettre de la crème aux enfants qui jouent simplement dans le jardin.
Après l'exposition
Coup de soleil ou pas, il est important d’apaiser la peau après l’exposition au soleil avec des huiles végétales et des beurres bien riches comme l’huile d’avocat, le beurre de karité, l’huile de coco. Le macérat de calendula, grâce à ses propriétés apaisantes et cicatrisantes, soulage les brûlures apporte hydratation et soulagement à tous les types de peaux.
* Selon une étude italienne publiée en 2008 par l’Environ Health Perspect (Sunscreens Cause Coral Bleaching by Promoting Viral Infections)
· https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2291018/
Rapport CPP: Nanotechnologies nanoparticules: https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/CPP%20-%20Nanotechnologie%20Nanoparticules.pdf
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